Photographie : le regard nomade de Chanel Koehl

Ses photos cartonnent sur le web, son nom s’invite sur de nombreux livres parus depuis septembre… Prolifique, Koehl poursuit en novembre avec une expo.

Avec ses faux airs de CharlElie Couture, il sillonne le Chinonais en quête de sensations. Écouteurs aux oreilles, appareil photo en bandoulière, Chanel Koehl traque les paysages.

Un art dans lequel il excelle, trois ans à peine après avoir épousé une nouvelle vie de photographe. L’ancien « para » de la légion étrangère est annoncé à Chinon, en novembre, pour une exposition entre imaginaire et fantastique. Rencontre avec un pourfendeur du consensuel au regard acéré, parfois cruel, mais pétri d’humour. > Une expo, pour quoi faire ? Beaucoup argueraient d’une démarche artistique. Chanel Koehl n’est pas de ceux-là. Convaincu qu’« un chanteur n’enregistre pas un CD pour le plaisir de chanter », son objectif est pragmatique : « Ben vendre ! », répond-il sans sourciller. Une trentaine de grands formats seront accrochés rue du Puy-des-Bancs à partir du 7 novembre. > Un photographe à la mode ? « Je n’en sais rien », « je n’ai pas besoin de prouver quoi que ce soit ». Sur les réseaux sociaux, 32.000 internautes suivent les pérégrinations de Chanel Koehl, commentant à l’envi ses derniers clichés. Il a beau s’en défendre, depuis la médiatisation par le conseil départemental de l’une de ses photos immortalisant la forteresse royale sous un ciel menaçant, Chanel Koehl s’est fait un nom. > S’il était un ciel. Un ciel enflammé et tourmenté (voir les photos ci-dessous). Un effet de style ? « Je n’ai pas eu le choix, il n’a fait que pleuvoir ces deux dernières années », éclaire-t-il avec le sourire. A Chinon, où « la centrale nous fabrique des nuages sur mesure », comme en Irlande ou en Bretagne, il a profité de l’humidité et de quelques éclaircies pour de tels rendus. > S’il devait choisir un pays. L’Irlande, « le caviar pour faire des ciels ». > Les photographes qu’il admire. HenriCartier-Bresson, Robert Doisneau… « D’immenses talents » qui tranchent avec le « gigantesque n’importe quoi qui sévit dans la photo aujourd’hui ». > S’il devait choisir un métier. « Photographe ! », s’exclame-t-il.A la question il aurait pu répondre autrement, lui qui peut se targuer de sept années passées dans la légion étrangère, d’une pige au sein d’une entreprise spécialisée dans le mobilier haut de gamme à Paris, puis de dix ans comme directeur commercial à La Pierre chinonaise… > S’il était un prénom. Il aurait pu s’appeler Alexandre. « Mais ma mère mettait du n° 5 »,raconte-t-il. Chanel-Alexandre était né.

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repères

> Exposition. Du 7 novembre à Noël, au 7, rue Puy-des-Bancs, à Chinon. Chanel Koehl travaille également à présenter certaines de ses photographies dans le cadre d’Imaginales, le festival des mondes imaginaires prévu en mai 2016 à Épinal (Vosges). > La forteresse de Chinon. C’est le « buzz » qui a propulsé les photos de Chanel Koehl sous les projecteurs. Utilisé par la forteresse royale de Chinon et commandé par le vonseil départemental, le cliché au ciel enflammé figure en bandeau pour annoncer l’animation « La Légende du roi Arthur ». > « Breizh au cœur », un agenda 2016 paru en août, qui rend un hommage photographique à la Bretagne éternelle (éditions Joe). > « Vignes et vins », un recueil qui part à la rencontre du vin et de ceux qui le font (éditions Joe). > « Pattes et mandibules », une découverte de l’univers des petites bêtes (éditions Joe). > « Koniecko. La cuisine à l’état pur », 80 pages réalisées dans la cuisine du chef bouchardais (éditions Joe).